Sujets.
J’ai tout d’abord commencé par faire des portraits, classiques, devant une des portes du château, ouverte qui laissait apparaître un noir profond, puits aspirant la lumière pour mieux révéler les modèles.
Alors, je leur ai demandé de poser sur un tissu noir trois objets révélateurs de leur image: quelque chose qu’ils apprécient manger, un vêtement ou un accessoire qu’ils aiment porter et un objet cher à leur cœur.
Objets.
Nous vivons aujourd’hui dans une société où, à mon avis, la consommation est un de nos derniers pouvoirs; en effet, nous pouvons résister en la refusant ou, au contraire en jouir, s’y abandonner pour se construire une forme d’identité « consumériste ». Le système des objets de Jean Baudrillard décrivait déjà notre relation et même aliénation à ces derniers.
Les objets sont donc pour moi les signes révélateurs non seulement de nos choix mais aussi de toutes formes de catégories que ce soit niveaux de vie, modes de consommation, éducation, culture et même perception et représentation du monde, des autres et de nous-mêmes.
Et les nouveaux usages, en particulier technologiques, renforcent notre dépendance aux objets, car ils fabriquent une impression de don d’ubiquité et de pouvoir à travers les communications.
Emprise de la géographie.
L’usage d’une ville est la contraction de deux titres de livres importants à mes yeux : La forme d’une ville où Julien Gracq décrit son enfance à Nantes et L’usage du monde où Nicolas Bouvier raconte l’un de ses voyages.
Ces deux ouvrages traitent du lieu : Comment sommes-nous tributaires des espaces dans lesquels nous évoluons?
Ces lieux de vie nous façonnent autant d’un point de vue psychologique que physique : les événements, les rencontres, les climats, l’architecture, l’urbanisme font de nous ce que nous sommes.
Les objets sont poétiques, les objets sont politiques.